TOILETTES SÈCHES BOIS-TERRE-PAILLE

Pour des pipis 100% nature...

Le Contexte
Avant l'avènement des toilettes sèches il n'y avait rien...
Si ce n'est une menuiserie industrielle où travaille 80 personnes, une ferme avec 200 chèvres, un jardin pédagogique et un dôme géodésique de 10m de diamètre ! 
Bienvenue à l'Eco-Campus de Saint-Bris-le-Vineux, un terrain de 10 hectares où il fait beau apprendre et entreprendre au service du vivant !
Sur l'année 2023, le site a reçu près de 1800 visiteurs. Ces derniers viennent de toute la France découvrir le bâtiment de la menuiserie (démonstrateur au niveau européen), s'inspirer du modèle innovant de l'entreprise ou simplement se balader avec les chèvres. Que ce soit le temps d'un après-midi ou pour un séjour de plusieurs jours, tout le monde est le bienvenu à St-Bris. Cependant, le flux continu de visiteurs sur le site à commencer à faire naitre certaines tensions.

Fig 1 : Présentation du site (de gauche à droite : chèvrerie, futur village pédagogique, menuiserie)

Déjà, des visiteurs, c'est bruyant et ça prend de la place (surtout les groupes d'enfants). Il n'y a rien à faire, quand on visite un lieu qu'on ne connait pas, on parle fort et on a tendance à s'étaler. Pour les employés de la menuiserie, c'était un calvaire que d'essayer de se concentrer ou de circuler dans leur bâtiment rempli. Mais si ce n'était que ça à la limite...
Le pire, vous l'avez deviné, ce sont les toilettes après le passage des différents groupes de visiteurs ! 
Parce que nous avions beau essayer d'organiser des activités en dehors du bâtiment principal, les seules sanitaires disponibles étaient dans ce bâtiment, ce qui obligeait les visiteurs à aller et venir.
C'est ainsi qu'est né le projet Toilettes sèches. Il fallait construire un module esthétique, accessible et fonctionnel, qui permettrait une bonne fois pour toute, de désengorger  la menuiserie.
Le Cahier des Charges
Bon, maintenant que vous savez de quoi on parle, rentrons dans le vif du sujet : à quoi vont-elles ressembler ces toilettes ?​​​​​​​
Commençons par la base : qu'est-ce que qu'une toilette sèche ?
"La toilette sèche, aussi appelée toilette à compost ou toilette à litière (sèche), est une latrine qui n'utilise pas d'eau et permet de récupérer les excréments pour en faire du compost. Il consiste à mélanger aux matières organiques (selles et urine) et au papier, un broyat de végétaux secs tels que des copeaux, de la sciure de bois et/ou de la cendre, de façon à obtenir un équilibre carbone/azote dans le mélange. En recouvrant  Il fonctionne les matières fécales d'un broyat qui bloque la fermentation anaérobie, on empêche le dégagement d'odeur (si c'est bien fait)." - source
Ce type de système présente plusieurs avantages pour nous : 
 💧 Il ne nécessite pas d'eau ni d'électricité, donc pas de raccordement ni d'évacuation
 🪴 Il permet de créer du compost qui pourra être épandu sur le jardin pédagogique in fine
 🧠 C'est un système ludique qui (selon moi) aide à l'éveil des consciences vis-à-vis de notre production de déchets

Aujourd'hui, il existe une multitude de modules qui répondent à différents usages. Du monobloc en bois (Fig 2) à installer chez soi, jusqu'aux préfabriqués utilisés en festival, il y en a pour tous les goûts ! 
De notre côté, le besoin était : "Permettre à nos groupes de visiteurs (jusqu’à 100 personnes) de faire leurs besoins, en dehors des bâtiments de la menuiserie et de la chèvrerie"
Donc il fallait déjà identifier où nous allions installer ces toilettes. En sachant qu'ils doivent être suffisant accessibles pour que toutes personnes sur le Campus aillant une envie pressante puisse s'y rendre rapidement, tout en étant suffisamment privé pour créer un semblant d'intimité, et en étant à proximité du jardin pédagogique pour le transport des matières fécales.

Fig 2 : Dessin et coupe d'un module de toilette sèche.

Fig 3 : Plan drone du site avec la localisation de chaque bâtiments (présents et futurs)

Fig 4 : Bâtiment MobilWood - Démonstrateur au niveau européen

C'est ainsi que nous nous sommes accordés pour les placer..... au milieu de tout ! À côté du parking et du jardin, entre les deux gros bâtiments existants, et les portes des toilettes face à une future haie pour plus d'intimité. 
Pour le reste de notre cahier des charges, nos toilettes devaient respecter trois critères :
1. Être démonstratrices
C'est-à-dire inspirantes, vecteurs d'innovation, qui permettront de faire rayonner de nouvelles manières de faire sur le territoire. Cela passe par une structure reproductible, pédagogique et qui respecte les normes.
2. Être mutualisables
Différents acteurs occupent le site, il faut que le fonctionnement de nos toilettes soit accessible à tous. Déjà parce que comme dit précédemment, nous avons tout intérêt à ce que les gens s'en servent, mais surtout parce que des toilettes sèches mal ou trop peu entretenues, c'est un nid à problèmes (odeurs, nuisibles, problème d'hygiène). Notre module doit donner envie et être simple d'entretien (vidange des seaux, nettoyage, réapprovisionnement en sciure).
3. Être durables
Au même titre que l'ensemble des constructions sur le Campus, ce module doit être le plus durable possible. Nous rendons cela possible en prenant en compte l'évolutivité et la fin de vie de nos bâtiments dès la phase de conception. Nos toilettes seront donc adaptables, démontables, réparables, et construites avec des matériaux sains, de bonne qualité.
La Conception
Comme souvent, c'est la conception, le passage de l'idée au plan, qui est la partie la plus longue. On multiplie les croquis, les modélisations et les échanges avec les équipes pour trouver le meilleur compromis budget/cahier des charges.
Je ne vais pas me perdre ici dans la justification de tous nos choix, cependant, il me semble intéressant d'en présenter quelques uns :
L'usage de la paille
Dès le début du projet, nous avions prévu d’utiliser de la paille dans la construction. C’était un matériau totalement nouveau pour nous, et nous voulions en faire l’expérience avant de passer à des projets de plus grande envergure.
À l’origine, nous envisagions de réaliser des murs en paille porteuse : il s’agit d’empiler les ballots de paille, de les compresser dans une ossature en bois, puis de les recouvrir d’enduit. Contrairement aux idées reçues, la paille bien compactée résiste très bien au feu — l’air ne circulant pas à l’intérieur des ballots —, mais elle craint l’humidité. D’où la nécessité de la protéger avec un enduit, généralement composé d’une première couche de terre, puis d’une seconde à la chaux.
Cependant, compte tenu de la complexité de cette technique et du peu de temps dont nous disposions, nous avons finalement choisi d’utiliser la paille uniquement comme isolant, autour d’une structure en bois.
Alors, pourquoi isoler des toilettes ? Eh bien… pour être honnête, ça ne sert pas à grand-chose ! Mais cela nous a permis d’expérimenter de nouvelles techniques de construction et de les valoriser auprès de nos visiteurs — qui ne savent pas toujours que oui, il est tout à fait possible d’isoler un logement avec de la paille !

Fig 5 : Schéma de construction en paille porteuse
Fig 5 : Schéma de construction en paille porteuse
Fig 6 : Notre installation en paille isolante
Fig 6 : Notre installation en paille isolante
Fig 7 : Première représentation des espaces sur site
Fig 7 : Première représentation des espaces sur site
Fig 8 : Photo représentant les étapes de construction (en bas la représentation de la toiture extensible)
Fig 8 : Photo représentant les étapes de construction (en bas la représentation de la toiture extensible)
Fig 9 : Figure de l'intérieur des toilettes, remplies de paille de la ferme et de sciure de la menuiserie
Fig 9 : Figure de l'intérieur des toilettes, remplies de paille de la ferme et de sciure de la menuiserie
Des toilettes évolutives et durables
Comme énoncé précédemment, il était indispensable d'imaginer l'évolution de cette structure dès sa conception. Parce que qui sait de quoi l'avenir sera fait ? Peut-être que d'ici 2 ans, nous aurons besoin tout bouger, et à ce moment là, nous serons content d'avoir utilisé des vis plutôt que de la colle. C'est une multitude de petits éléments auxquels il faut penser, qui n'ont peut-être pas d'intérêt aujourd'hui, mais qui d'ici quelques mois ou années, nous permettrons à nous ou aux futurs usagés du site, d'économiser de l'énergie, du temps et de l'argent. Voici donc une liste non exhaustive de choix mis en place pour facilité cette évolutivité et optimiser la durabilité : 
 - L'angle de pente de la toiture a été calculé pour prévoir l'extension de cette dernière (pour en faire une sorte de préau) 
 - Nous avons créé 3 toilettes individuels avec la possibilité d'en ajouter 2 autres si besoin (ou des urinoirs)
 - La même section de poutre a été utilisée pour la terrasse, les montants et les lisses hautes
 - Nous avons préféré investir dans des seaux en inox, plus durables et non corrosifs, que dans l'achat régulier de sacs en carton
 - Les assises des toilettes ont été fabriquées à partir des chutes du contreplaqué utilisé pour les murs (lui-même issu des stocks dépréciés de la menuiserie)
 - La sciure est issue des aspirations de la menuiserie et la paille de la ferme !
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Fig 10 : Modélisation SketchUp des toilettes sèches, étape par étape
Une construction simplifiée
Notre budget étant assez limité, nous savions dès le départ qu’il faudrait optimiser chaque aspect de la conception — non seulement pour réduire les coûts des matériaux (comme mentionné précédemment), mais aussi ceux de la construction !
Il était évident que nous ne pourrions pas sous-traiter la fabrication de la structure. Il allait donc falloir retrousser nos manches et tout construire nous-mêmes !
Même si je ne remets pas en question nos compétences en bricolage, il était essentiel d’imaginer un planning et des étapes de montage adaptées à des personnes peu ou pas qualifiées, réalisables avec des outils simples (visseuse, scie pendulaire, serre-joints). J’ai tout de même eu la chance, à quelques occasions, de profiter des commandes numériques de la menuiserie !
Et le pari est réussi ! C’est une vraie fierté d’avoir embarqué toute l’équipe dans ce projet. Au-delà des bons moments partagés, c’était un enjeu important pour moi que ces toilettes ne soient plus seulement "le projet d’Elias", mais une œuvre collective, dont chacun se sentirait responsable et acteur.
Car il faut bien le dire : le concept de toilettes sèches peut, au premier abord, en rebuter plus d’un. Mon rôle a donc été d’expliquer leur fonctionnement pour lever les préjugés. Le temps passé ensemble à les construire a justement permis cela : transformer la réticence en implication et en fierté partagée !

Fig 11 : Montage des poteaux et des murs en CP marine

Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
Fig 12 : Mon équipe de vainqueurs !
La Construction
Parce que des images valent 1000 mots (et que j'en ai déjà un peu parlé avant), je vous propose cette petite vidéo qui revient en image sur les différentes étapes de construction de ces fameuses toilettes, de la scierie jusqu'à la couche d'enduit !

Fig 13 : Vidéo de la construction des toilettes sèches

Le Terre-Paille
En 2021, alors que je suis en Équateur pour ma 4ème année d'étude, je cherche une entreprise chez qui réaliser une alternance. À ce moment là, je suis fasciné par les expérimentations du Low-Tech Lab, et notamment leur tiny-house remplie de low-tecks en tout genre. C'est ainsi que j'entame mes recherches avec une question en tête : 
Comment construire des maisons plus économiques, plus sobres en énergie, et qui ne laisse pas de dette environnementale aux générations futures ?
Aujourd'hui en 2025, je n'ai pas LA réponse à cette question, pour autant dans mes dernières expériences,  j'ai pu voir qu'il existait une multitude de solutions malines, décalées, parfois en marge de nos systèmes de pensée habituels, qui dans un contexte donné, peuvent répondre à ce type besoin. La construction en paille est une de ces solutions à mon sens.
Naturelle, locale, isolante, structurelle, peu onéreuse, la paille est un formidable matériau de construction (même si le conte des trois petits cochons ne lui font pas une bonne pub).

Fig 14 : Construction en chantier participatif d'une maison de 35² en bois-terre-paille

J'ai réalisé ma découverte auprès de Stéphane Bobée, co-fondateur de l'entreprise Bois-Terre-Paille, alors qu'il encadré un chantier participatif au domaine des Gilats. Un groupe d'une dizaine de personne s'occupaient à recouvrir une maison en paille d'épaisses couches d'enduit. J'ai tout de suite était surpris par la technicité des gestes et de l'oeil qu'avait Stéphane pour repérer les irrégularités dans la verticalité du mur. Le chantier avait commencé depuis 2 jours déjà. Toute l'ossature en bois et la toiture avaient été posées l'été précédant, et ils avaient attendu que les températures remontes avant de poser la paille et les enduits (encore une fois, la paille n'aime pas l'eau, et l'enduit non protégé non plus !). 
À la pause du midi, j'ai l'occasion de discuter avec Stéphane de mon petit projet de toilettes afin qu'il me conseille sur comment disposer mes ballots de paille, quel enduit utiliser, et avec quelles techniques.
Puisque dans notre cas, la paille a une visée plus démonstrative qu'isolante, il me conseille d'utiliser deux techniques : 
- En ballots (Fig 18) ; coincés à droite et à gauche par des poteaux et compressés par le dessus à l'aide d'une latte en bois, les ballots dépassent de la structure et forment un mur uni, près à être recouvert.
- En morceaux derrière des lattes (Fig 19) ; afin d'épouser l'épaisseur des poteaux, on prend des morceaux de bottes, que l'on compresse avec des lattes vissées dans les poteaux

Fig 15 : Mur Sud en paille banchée
Fig 15 : Mur Sud en paille banchée
Fig 16 : Mur Ouest enduit
Fig 16 : Mur Ouest enduit
Fig 17 : Mur Est en cours d'enduit
Fig 17 : Mur Est en cours d'enduit
Fig 18 : Méthode avec les bottes de paille - 1er niveau
Fig 18 : Méthode avec les bottes de paille - 1er niveau
Fig 18 : Méthode avec les bottes de paille - pose du 2ème niveau
Fig 18 : Méthode avec les bottes de paille - pose du 2ème niveau
Fig 18 : Méthode avec les bottes de paille - insertion du 2ème niveau
Fig 18 : Méthode avec les bottes de paille - insertion du 2ème niveau
Fig 18 : Méthode avec les bottes de paille - rebouchage des trous
Fig 18 : Méthode avec les bottes de paille - rebouchage des trous
Fig 18 : Méthode avec les bottes de paille - pose de la latte compressive
Fig 18 : Méthode avec les bottes de paille - pose de la latte compressive
Fig 18 : Méthode avec les bottes de paille - 2ème niveau posé !
Fig 18 : Méthode avec les bottes de paille - 2ème niveau posé !
Fig 19 : Méthode aves les morceaux de ballots dans armature bois
Fig 19 : Méthode aves les morceaux de ballots dans armature bois
Fig 19 : Méthode aves les morceaux de ballots dans armature bois - On monte au fur et à mesure
Fig 19 : Méthode aves les morceaux de ballots dans armature bois - On monte au fur et à mesure
Fig 19 : Méthode aves les morceaux de ballots dans armature bois - Mur remplie !
Fig 19 : Méthode aves les morceaux de ballots dans armature bois - Mur remplie !
Fig 20 : Il faut bien faire pénétrer la 1ère couche dans la paille pour que la suivante accroche
Fig 20 : Il faut bien faire pénétrer la 1ère couche dans la paille pour que la suivante accroche
Fig 20 : Il faut bien faire pénétrer la 1ère couche dans la paille pour que la suivante accroche
Fig 20 : Il faut bien faire pénétrer la 1ère couche dans la paille pour que la suivante accroche
Fig 21 : On lisse l'enduit avec une longue règle...
Fig 21 : On lisse l'enduit avec une longue règle...
Fig 21 : ...et on espère avoir quelque chose de droit !
Fig 21 : ...et on espère avoir quelque chose de droit !
Fig 22 : fin de l'enduit de corps - choix de laisser une partie vierge pour y mettre une vitre pour voir la paille
Fig 22 : fin de l'enduit de corps - choix de laisser une partie vierge pour y mettre une vitre pour voir la paille
L'enduit Terre-Chaux
Je ne pouvais décemment pas terminer cet article sans parler des enduits.
Parce que s’il y a bien quelque chose de bien plus difficile qu’il n’y paraît… c’est ça !
Appliquer un enduit, c’est une science à part entière. Entre la recette — qui doit s’adapter à l’humidité, au type de terre, au support et au rendu souhaité — et le geste en lui-même, rien n’est vraiment simple. Mais c’est aussi une activité très ludique, et je me suis sincèrement amusé à m’y essayer.
Pour la première couche, l’enduit de corps, je ne me suis pas compliqué la vie : j’ai récupéré le surplus du chantier participatif des Gilats. Cela m’a évité de devoir louer une bétonnière. Et pour la couche finale, j’ai choisi un enduit à la chaux, destiné à protéger à la fois l’enduit terre et la paille — du moins, si le travail est bien fait !
Mon manque d’expérience s’est fait sentir : mon enduit terre était assez irrégulier, avec quelques bons pâtés que je n’ai pas vus tout de suite. Heureusement, l’enduit à la chaux m’a permis d’en rattraper une partie. Selon la technique utilisée, la pose de l’enduit variait beaucoup, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients :
- La méthode en ballots : elle permet d’appliquer l’enduit plus facilement, car il adhère mieux à la paille. En revanche, il est plus difficile à “tirer” (le lisser), ce qui complique l’obtention d’un mur bien droit.
- La méthode en morceaux : plus pratique, car les lattes servent de repère pour le niveau du mur. En raclant l’excédent avec une grande règle, on obtient forcément une surface plane. Par contre, dans notre cas, les lattes étaient trop larges et épaisses, ce qui a provoqué des fissures autour d’elles lors du séchage (quand l’humidité s’est évaporée).
Au final, pour une première, le résultat est correct, et il remplie son office : être un exemple de ce qu'il est possible de faire avec de la paille.​​​​​​​​​​​​​​
Fig 23 : Évolution de l'enduit partiel sur les faces latérales des toilettes
Fig 23 : Évolution de l'enduit partiel sur les faces latérales des toilettes
Fig 23 : Évolution de l'enduit partiel sur les faces latérales des toilettes
Fig 23 : Évolution de l'enduit partiel sur les faces latérales des toilettes
Fig 23 : Évolution de l'enduit partiel sur les faces latérales des toilettes
Fig 23 : Évolution de l'enduit partiel sur les faces latérales des toilettes
Le Mot de la fin
Je n'ai pas pris le temps de tout décrire ici, j'aurais pu raconter comment je me suis brûlé les mains avec de la chaux, la satisfaction de faire le premier pipi dans les toilettes, mais aussi combien de fois j'ai calé avec le camion en allant chercher la toiture... Mais l'essentiel est ici. J'avais à coeur de partager l'enthousiasme avec lequel j'avais réalisé ce projet, et aussi certains des challenges auxquels j'ai fait face.
Avec la fin de mon alternance, je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de me rendre de nouveau sur site, donc impossible de dire si la structure tient toujours debout et dans quel état. Mais je ne tacherais pas de mettre cette page à jour quand j'y passerai 😉
Je voudrais conclure cet article en remerciant une fois de plus toutes les personnes qui m'ont aidées de près ou de loin dans la concrétisation de ce projet. Ce fut une super expérience que j'ai à coeur de réitérer si la vie me le permet. 
La paille et les structures légères que l'on peut construire soi-même, c'est génial !!
2 toilettes et un box de rangement
2 toilettes et un box de rangement
Tôle isolée - routières à ajouter
Tôle isolée - routières à ajouter
Beau site !
Beau site !
Du solide ça
Du solide ça
J'espère que tout s'est pas envolé...
J'espère que tout s'est pas envolé...
On avait plus d'enduit, il a fallu prioriser...
On avait plus d'enduit, il a fallu prioriser...
Attention les kids, on met des gants quand on manipule de la chaux
Attention les kids, on met des gants quand on manipule de la chaux
Ooooh
Ooooh
Aaaaah
Aaaaah
Les fiers composteurs !
Les fiers composteurs !
Toilets sweet Toilets
Toilets sweet Toilets
Back to Top